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Avec la pandémie, le sans contact connaît un coup d'accélérateur

La santé des salariés et les protocoles d’hygiène intensifs sont les prérequis du retour au bureau. Pour continuer à appliquer les gestes barrières, les technologies sans contact joueront à l’avenir un rôle crucial.

février 15, 2021

La technologie aura une place centrale dans la réflexion sur les bureaux de demain. Depuis la pandémie, les surfaces tactiles sont surveillées de près et désinfectées après chaque utilisation : boutons d'ascenseur, interrupteurs, robinets, écrans de réservation des salles de réunion… Pour éviter la propagation du virus, un éventail de solutions sans contact se développent. Les salariés sont ainsi mieux protégés et l’entretien est facilité avec la fréquence de nettoyage qui diminue. Ces technologies suscitent de plus en plus d'intérêt chez les investisseurs détenteurs de biens immobiliers comme auprès des entreprises qui les occupent

« Avant la pandémie le sans contact était considéré comme un plus, limité à quelques cas d’usages », rappelle Flore Pradère, Directrice Recherche et Prospectives chez JLL. « Aujourd’hui, au même titre que les masques ou les distributeurs de solutions hydroalcooliques, c’est devenu un impératif.».

Renforcer l'intégration des applications

Le potentiel des badges, dont sont déjà pourvus la plupart des travailleurs de bureau, reste à exploiter. Il existe des badges RFID permettant à un employé d’accéder au bâtiment et même dans certains cas, d’appeler l'ascenseur pour un étage déterminé.

Redtree Capital avec JLL comme AMO Smart Building livre en Q2 2021 La tour Emblem de 30 000m² à La Défense. Cet ouvrage technologique intègre à la fois un Système d’Exploitation (Building Operating Système) assurant l’interopérabilité des systèmes de l’immeuble et une application de site pour enrichir l’expérience utilisateur. Parmi les nombreux cas d’usages technologiques, les utilisateurs bénéficieront notamment de : la dématérialisation des badges d’accès, l’accès à une plateforme de services et la mise à disposition de données d’occupation et de consommation d’énergie.

 « Si la plupart des grandes entreprises sont déjà dotées de leur propre app’, la Covid-19 constitue un point d'inflexion » explique Jean Walbaum, Smart office Director chez JLL. « Ces apps’ deviendront de véritables télécommandes personnelles. Elles aideront les salariés dans leur quotidien : de la réservation de salle de réunion au règlement de leur déjeuner en passant par l’accès à un ensemble de services en ligne ».

Miser sur la high-tech

A long terme, les technologies biométriques seront à l’étude. La reconnaissance faciale par exemple, aujourd’hui courante sur les téléphones portables, pourrait remplacer le badge d’accès aux bâtiments ! À Londres, les portes d'accès au 22 Bishopsgate d'AXA Real Estate Investment Managers utilisent cette technologie. Demain, d’autres recourront peut-être à des scanners de reconnaissance des veines ou des lignes de la main.

« La biométrie est un sujet encore sensible, car elle fait appel à des données intrusives et pose la question du respect de la vie privée. Mais la crise que nous traversons va certainement renforcer l’acceptation de la reconnaissance faciale dans la sphère publique. » explique Flore Pradère.

 « La technologie permet de faire cohabiter deux enjeux forts des entreprises : d’un côté, la fluidité d’expérience, de facilité d’accès des utilisateurs et de l’autre, la sécurité des collaborateurs, des données et des bâtiments », détaille Jean Walbaum. 

Du domicile au bureau

Les assistants personnels, de Siri à Alexa en passant par Google Home, envahissent déjà notre quotidien. Bientôt ils investiront nos espaces de travail. Les collaborateurs pourront alors commander à la voix l'éclairage des salles de réunion et les écrans d'affichage. Orange s’est déjà emparé du sujet et réfléchit à un assistant personnel commandé par la voix, qui pourrait se charger des comptes-rendus de réunions, gérer la commande de services ou encore permettre aux collaborateurs de régler leur poste de travail.

« Dans nos vies personnelles nous sommes en permanence connectés, mais quand on arrive au bureau, c’est le retour à l’âge de pierre ! Les salariés réclament une expérience de travail augmentée, ils aspirent à des modes de travail 100% nomades et connectés. » s’enthousiasme Flore Pradère.

De toute évidence, demain nos bureaux seront connectés. Pour cela, l’intégration des technologies sera un enjeu déterminant. Il s’agira de s'assurer que les systèmes fonctionnent bien ensemble pour offrir une expérience collaborateur totalement fluide et transparente.

« Dans une logique de plus en plus user centric, l’immobilier ne pourra plus faire l’économie de compétences RH et IT pour appréhender la notion d’expérience de travail dans son ensemble », conclut Jean Walbaum